Avec une production mondiale de 50 kilogrammes en moyenne par personne et par an, les produits chimiques occupent une place considérable dans le monde et dans notre quotidien. Au secours ?
Alors que nous passons 80 % de notre temps dans nos maisons, de moins en moins bien ventilées, nos meubles, bougies, parfums d’ambiance, solvants, insecticides, produits phytosanitaires et, bien sûr, nos produits d’entretien courant contiennent très souvent des produits chimiques qui peuvent être responsables, entre autres, d’allergies, d’eczémas, de maladies pulmonaires, de cancers…
Certaines substances nocives sont faciles à traquer, leur présence étant évidente. Mais mélangées à d’autres produits, elles deviennent moins aisément détectables. Conservateurs, émulsifiants, stabilisateurs, les produits chimiques sont aussi présents dans les textiles, les aliments et bien sûr le bois. Lors de vos achats, il est ainsi conseillé d’éviter le bois vernis ou aggloméré, en particulier pour les chambres de tout petits.
Voici quelques exemples de produits ménagers à risques pour la santé, et bien souvent pour l’environnement :
– Les purificateurs d’air, composés entre autres de formaldéhyde, substance reconnue en juin 2004 comme « cancérigène certain » par le Centre international de recherche sur le cancer. Les cancers les plus fréquents liés au formaldéhyde seraient ceux de la bouche, des fosses nasales et des sinus.
– L’eau de javel, extrêmement nocive pour le système respiratoire.
– Les nettoyeurs de moisissure, composés de sodium hypochlorite, très corrosif et nocif pour les poumons et la peau.
– Les polisseurs de meubles en bois, qui contiennent du distillat de pétrole, potentiellement responsable de cancers de la peau et des poumons.
– Les nettoyeurs de four, composés en majeure partie de sodium hydroxyde, lui aussi extrêmement corrosif.
Cette liste non exhaustive, loin sans faut, souligne la dangerosité à laquelle le consommateur s’expose au quotidien. Selon Greenpeace, sur les 100 000 produits chimiques commercialisés en Europe, 99 % ont des conséquences inconnues sur la santé et l’environnement. Conséquences de cette irresponsabilité, les naissances d’enfants « pollués », la prolifération des cancers et des troubles de la reproduction.
Les désinfectants entravent le développement des bactéries, virus et autres micro-organismes par leur composition en substances actives. Leur utilisation à domicile est bien souvent excessive et ne se justifierait qu’en milieu hospitalier. De nombreux professionnels ne les considèrent pas comme nécessaires, le respect des règles élémentaires d’hygiène, comme par exemple se laver les mains avant chaque repas, étant suffisant. Les agents pathogènes provoquant des maladies étant peu susceptibles de se propager dans un endroit sec et nettoyé régulièrement, les désinfectants s’avèrent inutiles chez les particuliers.
Pour le ménage, des produits à base de savon et de tensioactifs seraient suffisants. En plus de nuire à l’environnement, l’utilisation excessive de ces désinfectants chez les particuliers ne sollicite pas suffisamment le système immunitaire et provoque eczémas et irritations, surtout chez les plus jeunes. En aérant bien, en respectant des règles élémentaires d’hygiène (lavage des mains, des ustensiles de cuisine, changement régulier des serviettes pour la vaisselle, nettoyage des plans de travail…), on peut tout à fait se passer de ces produits dangereux.
Voici quelques conseils que nous pouvons vous donner pour protéger votre foyer des substances chimiques nocives :
– Privilégier les produits biologiques et les plus naturels possible.
– Bien lire les modes d’emploi et les pictogrammes apposés sur les flacons. Respecter les doses préconisées.
– Limiter, évidemment, l’usage de ces produits.
– Aérer régulièrement, et à plus forte raison pendant et après le ménage.
– Ne jamais mélanger entre eux des produits chimiques (surtout l’eau de javel).
– Conserver ces produits hors de la portée des enfants et limiter au maximum leur usage dans les maisons où vivent des femmes enceintes et des nourrissons.
Côté réglementation, la réforme Reach (enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques), qui garantit le contrôle de 30 000 substances chimiques commercialisées en Europe dans les quinze ans suivant son entrée en vigueur (en 2006), représente un premier pas vers plus de précaution. Un plan de substitution sera mis en place, mais son application reste à surveiller.