Un CE n’organise pas seulement des vacances entre collègues. ecotidien vous dit comment votre comité d’entreprise peut doper votre pouvoir d’achat… même si vous n’en avez pas !
Depuis une ordonnance datant de 1945, les salariés bénéficient d’organisations représentatives du personnel appelées Comités d’Entreprises. Constitué de membres élus pour 4 ans, de délégués du personnel et d’un représentant de l’employeur, le CE participe activement à la vie de l’entreprise : il doit être consulté pour toutes les grandes décisions s’y rapportant, comme les licenciements économiques, la modification des horaires de travail, ou la modification des règlements intérieurs. Mais outre ces aspects légaux et administratifs, le CE gère aussi les activités culturelles et sociales de l’entreprise, qui représentent de vrais avantages induits pour les salariés !
« En décembre, j’ai trouvé une enveloppe avec 60 € de chèques cadeaux sur mon bureau ! J’ai cru à une erreur, au départ. Mais ma collègue m’a expliqué que ça provenait du CE » raconte Marine, salariée d’une société de 1500 salariés. Pour l’anniversaire de son fils, elle a ainsi reçu 120 € de chèques cadeaux chez elle, de la part du CE. Régulièrement, elle se voit offrir des billets pour des spectacles ou des bons d’achats. Mais ça ne s’arrête pas là ! Une fois par mois, chacun a le droit à une séance de massage de 45 minutes, gratuite, intégralement payée par le comité d’entreprise. Anne, la masseuse, se partage entre plusieurs sociétés, selon les demandes, et parvient ainsi à en vivre. « J’étais à mon compte auparavant, je massais à domicile, mais la règlementation est très stricte et les revenus fluctuants. Avec des CE, je sais qu’ils payent en temps et en heure, et les clients viennent à moi volontiers, puisque c’est gratuit pour eux ! » affirme-t-elle. Si certaines sociétés comme EDF disposent d’une structure dédiée à ses activités annexes (la CCAS), d’autres font appel à des entreprises indépendantes, spécialisées dans la gestion de CE.
Partant de ce constat, de nombreuses entreprises se créent pour développer des services de conciergeries ou de loisirs, et répondre aux besoins de CE en servant d’intermédiaire avec leurs prestataires, comme Officiel CE ou Le Guide des CE, entre autres. C’est aussi le cas de Canal CE, 1er prestataire du marché, fondé en 2000 par Sandra Le Grand, qui enregistre une croissance de +35 % sur l’année : un exploit en période de récession ! « Nous sommes toujours dans la dynamique des start-up de l’époque ! » sourit la chef d’entreprise. Ainsi, 1 million de salariés inscrits au portail bénéficient d’un prix de gros dès le premier achat. « Une vraie réponse, encore plus en ces temps de crise ou le pouvoir d’achat est malmené et où tout le monde cherche des solutions loisir à petit prix et pouvoir d’achat au quotidien ! Par exemple, Disney enfants pour Halloween à 10 € au lieu de 43, soit 33 € d’économie, ou des bons d’achat Darty à -7 % pour son équipement de rentrée… »
Tous ces bonus, Marine les estime à plus de 150 € par mois. Ça vous parait beaucoup ? Pourtant, pour les employeurs, c’est un tout petit investissement… ou a minima, plus petit qu’une augmentation ! Guy, gérant d’une petite entreprise textile dans le Sud, l’avoue sans honte : « Je n’ai augmenté aucun salaire depuis plus de deux ans. Le marché est trop instable, impossible de prendre de gros engagements financiers. En créant un CE, j’ai eu la possibilité d’offrir des avantages en nature à mes salariés, et ainsi de les fidéliser sans trop prendre d’engagement sur le long terme. »
Vous n’avez pas encore de Comité d’Entreprise ? Pas de panique, à défaut, vous pouvez vous joindre à un groupement de comités. Et ce n’est pas moins avantageux : -40 % chez le Club des Créateurs de Beauté, jusqu’à -28 % sur les places de cinéma, et plus de 30 % de réduction au Musée Grévin. Ainsi, Sandra Le Grand précise que « Il existe des solutions pour toutes les entreprises, des packs PME pour les moins de 50 salariés, des solutions CE pour les entreprises qui disposent déjà du leur, mais aussi du sur mesure pour les professions libérales ».
Si vous vous en sentez l’énergie et que votre entreprise en remplit les conditions, vous pouvez aussi proposer de le créer vous-même. Il suffit d’avoir plus de 18 ans et d’1 an d’ancienneté (pour être délégué du personnel) ou plus de 16 ans et de 3 mois d’ancienneté (pour être simplement élu). Bon à savoir : tout CE doit bénéficier d’un crédit d’heures, d’un local aménagé avec au moins une armoire fermant à clé, d’une subvention (égale à 0,2 % de la masse salariale brute) de frais de fonctionnement et de contribution aux activités. Le Ministère du Travail précise par ailleurs que, « une fois fixé, le budget du CE ne peut plus être revu à la baisse ».
Outre les « petits plus » financiers évoqués, le CE peut aussi œuvrer sur le long terme en étudiant l’égalité salariale entre hommes et femmes, en proposant l’installation d’une crèche d’entreprise ou d’ampoules basse consommation pour l’éclairage. Et si votre patron ne sait pas quoi faire des économies réalisées, il pourra toujours en faire don au CE !