Qui sont les mariées vertes ?

Les mariées vertes ne sont pas des extra-terrestres, mais des écolo qui n’envisagent pas de célébrer le plus beau jour de leur vie en polluant la planète…

Près de 300 000 personnes se marient chaque année en France, et parmi elles, de plus en plus de défenseurs de l’environnement. Vous le savez sans doute, les mariés (les mariées surtout) aiment choisir des thèmes pour leurs noces : eh, bien ! cette année, le mariage écolo-bio revient autant dans les faire-part que les classiques « les îles » et « ma région ». Frédérique n’a pas attendu la tendance verte : cette passionnée d’écologie organise sa vie autour de ses convictions depuis des années. Elle partage même quotidiennement ses astuces sur un blog bio, devenu une référence dans le domaine.

Il y a 7 ans, elle prenait déjà l’environnement très à cœur et n’envisageait pas que son mariage soit une source de pollution. « Le mariage écolo n’était pas à la mode comme aujourd’hui mais ma fibre écolo – et aussi celle de mon mari – m’a tout de même poussé à faire des choix respectueux de l’environnement » confie cette avignonnaise. Concrètement, sa robe, de même que le costume de son mari ont été dessinés et conçus dans l’atelier d’un designer de Grenoble : bien loin, donc, des robes de mariées de grandes marques de prêt-à-porter qui cumulent les mauvais points à ses yeux comme à ceux des autres mariées vertes. « Je n’arrive pas à comprendre que tu veuilles passer le plus beau jour de ta vie dans une robe faite par des enfants et qui aura tant pollué pour venir en avion de l’autre bout du monde ! » tempête une jeune écologiste sur un forum consacré au mariage, en réponse à une fiancée qui présente fièrement la tenue à 59 Euros dénichée par elle sur un site de robes de mariées faites sur mesure en Chine pour le jour J. « Donc, pas de vêtements Made in Bangladesh » pour Frédérique.

La moindre source de pollution est traquée par ces couples qui rivalisent d’ingéniosité pour faire face à ces nouvelles contraintes. Ainsi, les faire-part sont imprimés sur du papier recyclé, voire envoyés uniquement par mail. Le cas échéant, cette économie d’impression et d’envoi (de 50 € pour des faire-part faits-maison à plus de 1500 € pour les couples qui s’offrent les services d’une dessinatrice) vient compenser la dépense supplémentaire de la robe. Impensable également d’utiliser des verres jetables, ce qui les oblige à fabriquer eux-mêmes leurs accessoires « Nous avons même eu le courage de coudre à la machine 75 petites serviettes en coton pour ne pas utiliser de serviettes jetables. Bien que l’idée soit bonne, j’en ri encore aujourd’hui en nous revoyant coudre nos carrés rouges à la chaîne 48 heures avant le jour J. » se souvient Frédérique, qui ajoute « Nous avons même fait les nappes ! » Sur un blog consacré au mariage, une jeune femme conseille par exemple de remplacer les traditionnels plans de table par une corde à linge sur laquelle seraient accrochées de vieilles photos. La traditionnelle figurine surplombant la pièce montée peut mettre être remplacée par un couple à vélo, histoire de vraiment refléter la réalité. Le menu doit aussi être particulier, comme pour le mariage de Frédérique : « Toute la nourriture était maison et une partie était bio et locale. Nous avons fait notre tapenade, nos poivrons marinés, notre caviar d’aubergine… »

Bien évidemment, il est délicat d’imposer à ses invités un mariage fait de bonnes intentions et de s’envoler soi-même en avion vers un voyage de noces « adrénaline » avec option kart ou grosses voitures, ou de déposer une liste de mariage composée d’IPod et d’écrans plasma. Heureusement pour ces mariés responsables, quelques sociétés ont récemment vu le jour, qui proposent de monter une « liste de mariage verte ». Arbustes, canapés en bois, et même dons à des associations, y figurent. Certains mariés particulièrement altruistes vont même jusqu’à demander des dons directement en argent liquide, et offrent le fruit de cette collecte à une oeuvre caritative. A minima, ils en reversent une partie à une association de défense de l’environnement, en compensation du coût carbone de leur lune de miel. Il faut toutefois une énorme dose de générosité pour accepter de renoncer au seul jour où vous serez vraiment au centre de toutes les attentions (ex-aecquo avec votre naissance, mais vous n’en gardez sans doute pas un souvenir impérissable) et un emploi du temps qui le permette : les mariées vertes nous recommandent un an de préparation en moyenne !

Mais ce qui pouvait paraître extrémiste il y a encore 10 ans est aujourd’hui démocratisé et loué par les convives. Ainsi, les invités de Frédérique ont parfaitement bien compris le sens de sa démarche : « C’était beaucoup de travail mais le résultat en valait largement la chandelle. Le mariage a duré 3 jours et les invités m’en parlent encore…. 7 ans plus tard ! » Avis à celles et ceux qui cherchent encore un thème inoubliable pour leurs noces…

Marlène Schiappa

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