Voulez-vous sortir avec moi ce soir ?

Sortir avec des inconnus ? Et pourquoi pas ? C’est le raisonnement que font les milliers de membres inscrits sur les sites de sorties. Si le succès des sites de rencontres est incontestable, qu’en est-il des sites de rencontres « amicales » ? Afin de mieux saisir le phénomène,  Ecotidien en a testé certains et fait le point avec quelques adeptes.

Stérilet, pilule, préservatifs, spermicides, patch, implant… Il existe de nombreux moyens de contraception. Pourtant, une femme sur trois oublie parfois ou souvent sa pilule contraceptive (source institut CSA-Pierre Fabre 2008), certaines n’en prennent même pas ou se perdent devant l’offre du marché. Émilie, 24 ans, ne souhaite pas avoir d’enfant et ne prend pourtant aucun moyen de contraception : « La pilule me faisait grossir, alors j’ai arrêté. J’ai peur de me faire poser un implant, il parait qu’il y a des effets secondaires. Avec mon copain, on fait attention, même si une fois sur deux on zappe la capote. » Elle avoue avoir déjà pris la pilule du lendemain à deux reprises. Florence, 22 ans, a eu recours à Norlevo (pilule du lendemain à prendre dans les 72 heures) suite à un oubli de pilule : « J’ai préféré être prudente. » Le sujet n’est pas facile a aborder, mais plusieurs jeunes filles et femmes confessent avoir subi une IVG. Il se pratique en France 210 000 IVG par an, chiffre stable depuis 2002.

Alors après le refus du « chèque contraception » de Ségolène Royal dans les établissements scolaires, que penser de l’arrivée sur le marché d’une pilule du « surlendemain » ? La pilule EllaOne a été approuvée par le comité des médicaments à usage humain (CHMP), l’autorisation de mise sur le marché a été délivrée en mai 2009 par la commission européenne et elle est disponible en France, Allemagne et Royaume-Uni depuis octobre 2009. Rien de subversif sur le papier !

On peut penser à un souci de prévention de la part du ministère de la Santé, qui diffuse déjà des clips pour sensibiliser les jeunes à la contraception et aux grossesses non désirées. Mais il ne faut pas oublier que la pilule d’urgence, que ce soit Norlevo ou EllaOne, reste une contraception exceptionnelle qui, en prise répétée, peut avoir des conséquences sur la santé. Étrangement, EllaOne n’est pas (encore ?) répertoriée sur le site Choisir sa contraception, qui reçoit pourtant l’aval du ministère de la Santé et de l’INPES (Institut de prévention et d’éducation à la santé). À peine née et déjà avortée ?

Certains se montrent assez sceptiques sur l’utilité de ce nouveau contraceptif d’urgence : « Je ne comprends pas l’intérêt de cette nouvelle pilule », s’exclame Anne, 30 ans, qui juge sans appel ses congénères : « Avoir un rapport non protégé est déjà immature, on peut quand même se procurer la pilule du lendemain dans les trois jours ! » C’est également l’avis de beaucoup de personnels de santé, qui craignent un relâchement au niveau de la contraception. On sait que la contraception d’urgence est d’autant plus efficace qu’elle est prise rapidement après le rapport : 95 % d’efficacité en cas d’utilisation dans les 24 heures, 85 % d’efficacité entre 24 et 48 heures, et 58 % d’efficacité entre 48 et 72 heures après le rapport sexuel non protégé.

Produite par HRA Pharma, le même laboratoire que Norlevo, EllaOne déclenche les mêmes effets indésirables potentiels que sa petite sœur : douleurs abdominales, troubles menstruels, fatigue, spasmes musculaires, nausées, vomissements, maux de tête, vertiges, troubles de l’humeur, infections…

Quelle que soit notre opinion, il faut savoir qu’EllaOne vous coûtera 50 euros, et une consultation obligatoire chez un médecin : elle n’est disponible que sur ordonnance, contrairement aux préservatifs, disponibles dans toutes les pharmacies et grandes surfaces… À vos capotes !

Alice Buckler

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