Merci, le premier charity shop à la française

Le charity-concept-store "Merci" a ouvert ses portes cette semaine. Ecotidien est allé sur place vérifier s'il tient ses promesses...

Des banques américaines qui remboursent l’aide reçue par l’État, les derniers chiffres du chômage moins élevés que prévu, le Président Obama qui annonce dans un discours le mois dernier ” que l’on commence à voir les moteurs de l’économie tourner”… Que de bonnes nouvelles ! Peut-on dire pour autant qu’ Oncle Sam est sorti d’affaire ?

Tout ce qu’on peut affirmer, non sans un brin de provocation, c’est que les idées de Marx sont en train de sauver le capitalisme. Depuis le tremblement de terre des subprimes et la faillite de Lehman Brothers, le monde s’est retrouvé face à une catastrophe économique sans précédent, il fallait dont choisir des solutions innovantes. Le Royaume Uni a été le premier à transgresser certains principes du libéralisme en nationalisant certaines banques, d’autres pays ont suivi, plus ou moins à contre-cœur, plus ou moins en appelant les choses par leur nom.

Les Américains n’ont pas dérogé à la règle. ‘’ La crise politique américaine’’  analyse Hervé Juvin, économiste, ‘’ puisqu’il s’agit bien de l’incapacité des USA à conduire une politique autrement que par la fuite en avant de l’endettement, a provoqué une crise boursière puis financière rapidement étendue à toute la planète en raison de l’interconnexion de tous les marchés et de l’interdépendance des économies mondiales et l’inconscience des financiers“.  pour Denis Clerc, auteur de “La France des travailleurs pauvres ” (Grasset, 2008) “A la suite de la faillite de Lehman Brothers, le système de crédit tout entier était paralysé dans tous les pays du monde, l’Islande déposait son bilan et la Hongrie était proche de le faire. L’on devinait alors l’ampleur des pertes probables produites par la crise des subprimes, et au-delà d’elle, par les prises de risque excessives d’une finance prête à toutes les spéculations pour arrondir encore ses bénéfices. “

Et en effet, dès son arrivée au pouvoir, Barack Obama a débloqué prés de 800 milliards d’euros, fait voter des règles de contrôle, mit la pression sur les acteurs financiers et économiques. La chaine Fox News a même qualifié les mesures du Président de ” mesures socialistes”.

Quoiqu’ on en dise, grâce à ces différentes interventions, le marché financier s’est stabilisé, les banques sont sur le point de rembourser près de 68 milliards de dollars à l’État, le marché du crédit s’est assaini. Mais ce sont surtout les financiers qui ont retrouvé le sourire, pour les citoyens américains, c’est toujours la soupe à la grimace : la consommation qui représente près de 70 % du P.I.B flanche, les ventes de détail ont chuté de près de 9,4%.

61% des américains prévoient moins de dépenses qu’avant, et le taux de chômage atteindra 10% avant la fin de l’année, une récession historique. La plupart des économistes annoncent un retour à la normale dans quelques mois “C’est à l’horizon 2010 que nous prévoyons une sortie de crise” note la Réserve Fédérale. Tout va mal donc ? Pas vraiment, les Américains ‘’ ont changé ‘’.

Cette crise économique a modifié profondément un certains nombres d’Américains dans leur rapport à l’argent, au travail et à la famille. Une française originaire de Villiers-le-Bel, qui réside à New-York depuis 10 ans, témoigne ” Je suis surprise par le changement des habitudes de certains américains depuis quelques mois. Un ami, ex-trader, s’est retrouvé du jour au lendemain sans travail, au lieu de s’abattre sur son sort, il se contente aujourd’hui d’un simple poste de comptable qui lui permet de consacrer du temps à sa famille. Il revit me dit-il, il affirme se recentrer sur des valeurs saines selon lui ” pendant que d’autres ont changé de voiture ” une amie avocate a vendu sa grosse cylindrée pour acheter une petite voiture moins polluante” et jardine en redécouvrant la nature. ”

Barack Obama, lui même, avait prédit cette mutation ” Nous avons vécu une ère où trop souvent les gains à court terme étaient privilégiés par  rapport à la prospérité de long terme ou l’on ne voyait pas plus loin que la prochaine échéance” affirmait-il peu avant son élection.

Rappelons le célèbre proverbe chinois «  Dans un mal, il y a toujours un bien », soyons donc optimistes pour l’avenir. On dit qu’après avoir touché le fond, on ne peut que remonter à la surface !

Chaker Nouri

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