Ecotidien au salon Planète, mode d’emploi

Depuis jeudi matin et jusqu’à dimanche soir, tout l’univers du développement durable au sens large du terme est réuni au Parc des Expositions de la Porte de Versailles pour le salon « Planète, mode d’emploi ». Reportage sur place.

On dénombre plus de 3 millions d’entrepreneurs en France, et leur nombre grossit en permanence puisqu’1 français sur 2 rêve de monter sa propre entreprise : sur le seul mois de février, les créations ont augmenté de 29%. …

Pour l’économiste Schumpeter, “L’entrepreneur est un homme dont les horizons économiques sont vastes et dont l’énergie est suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser des innovations”. Alors, des PME aux micro-entreprises, comment les entrepreneurs appréhendent-ils l’horizon économique actuel ? Leur énergie est-elle suffisante pour bousculer la crise ? Ecotidien est allé à la rencontre de quatre d’entre eux.

Pas de baisse du chiffre d’affaires prévue pour 2009 : Au pire il se maintient, au mieux il est en croissance ! Pour les entrepreneurs, si la crise se fait sentir, c’est avant tout à cause des banques : le sentiment qu’elles ont abandonné la partie est très fort. Hélène Frebourg crée une entreprise de relations publiques, spécialiste de la gastronomie, en Aquitaine. Elle raconte : « Je viens d’avoir un beau plantage d’un client, qui a cédé à la pression de son banquier ! Je suis très triste de voir la mauvaise humeur générale. » Céline Fénie, francilienne à la tête de Maman Shopping, un site de vente de puériculture innovante, et fondatrice du réseau d’entrepreneuses Mompreneurs, déplore aussi leur frilosité, alors que : « les entreprises ont besoin du soutien des banques pour traverser la crise ! » Toutefois, son activité est peu touchée : « Mon CA est exponentiel : les familles continuent d’avoir des enfants, et elles rognent peu sur le budget qui leur est consacré. »

Eric Charpentier, lui, a monté une SAS en Midi-Pyrénées, en mars 2007 : dWEHO est une agence de femmes de ménage 100% web. Il a été obligé de se tourner vers un organisme alternatif : « Les banques restent très prudentes même sur des dossiers peu complexes. Nous avons eu la chance de bénéficier du soutien d’Oséo qui nous a permis de conforter et de consolider notre modèle exclusif. » Ce qui ne l’empêche pas d’afficher une croissance mensuelle à 2 chiffres. Yacine Djaziri, entrepreneur social, fondateur de la SARL Azro, « dans le secteur du bâtiment, avec la particularité de faire de l’insertion de jeunes en difficultés » est plus mesuré : « On ne sent pas encore les effets de la crise, mais dans notre secteur, le contre coup viendra sans doute plus tard (les projets de constructions sont prévus en amont) avec une sortie de crise sans doute plus tardive pour les mêmes raisons »

Hélène Frébourg a « essayé le labyrinthe des soi-disant aides aux chômeurs-créateurs, pour finalement rien. J’ai aussi étudié le statut d’auto-entrepreneur, qui ne correspond pas à ma problématique : encore un beau pétard mouillé, ce truc ! » Pour elle, l’idée est d’abord de créer son propre emploi via sa société. Mais en 2009, aucun licenciement n’est prévu chez les autres entrepreneurs. Au contraire : On recrute ! chez dWEHO, Eric Charpentier est en recherche d’une centaine de femmes de ménage, d’employés de service clients et d’un/e assistant/e RH. De même, Azro, l’entreprise de Yacine Djaziri, recrute en permanence. Même chose également chez Maman Shopping, où Céline Fénie explique que « le renforcement de l’équipe était prévu, tout est maintenu. » Quant à savoir si la tentation d’un emploi salarié, plus stable, les a effleurés, leur réponse est unanime et sans appel : « Jamais ! » pour Eric Charpentier « Absolument pas » pour Céline Fénie, « Sans façon » pour Yacine Djaziri et un grand « Non » pour Hélène Frébourg.

Pour sortir de la crise, les entrepreneurs préconisent trois choses : la « positive attitude », le travail, et une intervention de l’Etat. Hélène Frébourg résume sa philosophie en un mot : « Ultréia ! C’est le cri des pèlerins de Compostelle : lève toi et marche. » La volonté est également de mise chez Yacine Djaziri, qui recommande de « Bosser et encore bosser ! Sinon, soulager les PME des charges sociales pour facilité l’embauche. » Eric Charpentier renchérit : «Je ne vais pas être très original dans ma réponse mais la prime pour les PME qui recrutent est une bonne chose. L’emploi d’aujourd’hui est la richesse de demain ! » Déjà en 1942, dans Capitalisme, socialisme et démocratie, Schumpeter disait que « L’entrepreneur est celui qui nage contre le courant… »

Marlène Schiappa

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