Comment vous incruster aux soldes presse ?

A chaque période de soldes, une poignée d’initiées ont accès à des ventes privées réservées aux journalistes de mode. Mais certaines fashion victim réussissent à s’y faufiler, par des contacts ou par la ruse. Est ce vraiment avantageux ? Comment s’y glisser ?

Toutes les grandes marques organisent, à l’intention initialement exclusive des journalistes de mode, des soldes presses, où l’on s ‘arrache de superbes créations (ou pas) à des prix défiant toute concurrence. On y trouve de « jolis style » et des prix « très intéressants » selon Laurence de Cambronne, rédactrice en chef du magazine ELLE jusqu’en 2008, qui se réjouit d’y dénicher  « des petits tops à 10 euros, des leggings à 5 euros » et  récemment « un pull en cachemire à 400 euros en boutique vendu 100 euros  ». Marie, fondatrice du blog sur la mode Mariluvpink, est aussi de cet avis: «  Les rabais sont impressionnants, je me souviens avoir acheté une robe pull en cachemire PAUL&JOE pour 60 Euros. Quand on a un petit budget et que l’on adore la mode, on peut enfin s’offrir des pièces de nos marques préférées à portée de bourse. »

Si le nombres de privilégiés s’est accru ces dernières années, les relations de relations œuvrant, les « véritables » soldes presse ne sont pas accessibles à tout le monde. Certaines marques ont, quant à elle, au grand désespoir des initiées, choisi d’ouvrir ces ventes au grand public. Léanne, fashionista lyonnaise, regrette cette démocratisation des soldes presse: « Depuis quelques années, certaines marques ont transformé leurs soldes presse en soldes privées ouvertes à tous. Résultats: on y retrouve des invendus à des prix hallucinants, l’ambiance désastreuse, il n’y a pas de cabines, les gens se changent entre les portants, les queues sont interminables…Mieux vaut vérifier avant de s’y rendre si il s’agit bien de soldes de presse. »

Il faut être une amoureuse inconditionnelle de la mode pour aller se noyer dans la foule de jeunes (et moins jeunes) hystériques qui courent, accumulent, jettent des morceaux de tissus à tout va, et il faut l’aimer encore plus passionnément pour se rendre dans ces ventes où l’accès est ouvert à tous, l’euphorie à son paroxysme et donc les obstacles à votre robe Zadig et Voltaire décuplés. Pour Anne, journaliste web, les « vraies » soldes presse, où les clients sont sélectionnés et « les prix vraiment intéressants », c’est le moment où jamais de faire le stock: « Moi je fais systématiquement la razzia à l’occasion des soldes presse. Trouver des tops à 200 euros sur le marché à 40, j’adhère! ». Seuls bémols, des queues interminables, comme le souligne Marie, et le risque de tomber sur des invendus ou une qualité moindre… « Ce n’est pas toujours la collection en cours et certaines marques en font un réel commerce », nous avertit la jeune blogueuse,  « ils fabriquent des pièces spécialement pour ces ventes, des articles qui n’ont jamais été vendus en magasins mais pour lesquelles certaines craqueront quand même car estampillés de leur marque chérie, puis rien d’autre de disponible… Car impossible de repartir d’une vente bredouille vu l’effort que ça implique, il faut revenir avec son achat trophée !

Comment faire alors, lorsque l’on est non-journaliste et dépourvue de contacts dans le milieu, pour « s’incruster » dans ces temples de la mode ? Pour Laurence de Cambronne, le mieux est d’être amie avec une journaliste qui reçoit les invitations et vous conviera ainsi aux soldes. Certaines fashion victims conseillent d’être une cliente assidue de vos boutiques préférées: « Si vous faîtes partie des clients réguliers, que vous avez la carte du magasin, vous avez des chances de recevoir des invitations pour les ventes presse. Vous pouvez aussi en demander directement aux vendeuses ! » explique Anne, qui y va au culot. Il est aussi conseillé de copiner  un attaché de presse, via les réseaux sociaux notmment où les invitations s’échangent à la vue de tous; ou encore d’essayer le « forcing » les derniers jours. Marine, blogueuse de mode, suggère quant à elle de se faire passer pour une femme enceinte sur place, pour être sûre de rentrer !

Marie utilise certaines de ces ruses: « Étant une shoppeuse invétérée depuis de longues années, je suis inscrite sur les fichiers de pas mal de marques qui me convient à leurs ventes presse. Puis j’ai des amis journalistes qui me faisaient profiter de leurs invitations, une fois présente à la vente, on a possibilité de s’inscrire dans les fichiers, et donc d’être conviée à chaque saison… » Il suffit donc d’arriver à vous incruster à une première vente pour être officiellement invitée aux suivantes.

Enfin, si on en trouve en vente sur Ebay (!), certains sites et blogs proposent gratuitement des cartons d’invitations à imprimer pour des ventes presses de très grandes marques, telles que Gerard Darel, Chloé, Kenzo… C’est le cas du blog de Marie, qui partage avec ses lectrices les bons plans et invitations presses qu’elle reçoit: « Depuis la création de mon blog, un véritable échange existe, beaucoup de mes lectrices m’envoient leurs invitations afin que je les mette en ligne; sur mon blog je mets en ligne les invitations à la plupart de ces ventes sous forme de planning que je mets à jour plus d’une fois par semaine afin que tout le monde puisse y accéder. »

Si certaines marques organisent de vrais shows avec musique d’ambiance, la plupart ont lieu à Paris – ville des sièges sociauxet des boutiques de ces marques. Toutefois, régulièrement, des soldes presse sont organisées en régions. N’hésitez pas à écrire à votre quotidien local pour solliciter une invitation, ou à vous renseigner sur les blogs de votre région. Incontestablement, le web a contribué à  la démocratisation de ces ventes, les adeptes de la mode pouvant échanger leurs combines mode librement… A vous de l’arpenter comme il se doit !

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