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Oserez-vous emporter les restes de votre assiette ? C’est un peu le problème du doggy bag, comprenez : « sac à toutou ». Il  faut de l’audace.

A l’origine, les premiers adeptes, aux Etats-Unis, utilisent ce prétexte pour récupérer mets et desserts non-consommés au restaurant. Nourrir le chien c’était donc l’occasion idéale pour ne pas perdre une miette de son repas… payé. Car, il faut bien le dire, demander à emporter les restes de son assiette, tout le monde n’assume pas. Enfin, à l’époque. Car la pratique est aujourd’hui solidement ancrée dans les pays anglo-saxons. Apparue dans les années 50, elle est courante dès les années 70 à Chicago.

Mais au début, le doggy bag est loin de faire l’unanimité. A tel point que certains restaurateurs sont scandalisés. Notamment dans les établissements étoilés. Inconcevable pour eux d’emporter noix de Saint-Jacques ou foie gras poêlé. Encore moins si c’est pour réchauffer le tout au micro-ondes. Sacrilège !

Sauf que peu à peu la pratique s’installe jusqu’à entrer dans les mœurs. Les restaurateurs n’hésitent plus d’ailleurs à proposer aux clients d’emporter leur assiette. Une situation qui fait rêver Cyril Montana, romancier (…) et entrepreneur. Il se présente comme un fervent défenseur du doggy bag. « En France, le fait d’emmener la nourriture chez soi véhicule une idée de pingrerie», déplore-t-il.

Le doggy bag lui tient tellement à cœur qu’il a ouvert un groupe sur Facebook et espère en « faire le début d’un mouvement national et populaire ! » Mais le doggy bag est loin d’être acquis dans l’Hexagone. « Cela ne se fait pas de repartir d’un grand restaurant avec un sac plastique entre les mains. Et puis les restaurants ne sont pas équipés pour cela. »

Un constat que confirme Nabila Dupré, à la tête du Hop, un restaurant gastronomique ouvert à Villejuif (Val-de-Marne) en août dernier. «C’est une pratique que je souhaite développer mais je ne suis pas encore équipée pour», explique t-elle. Au-delà de la volonté, le doggy bag a un coût. Car les emballages ne sont pas gratuits. « Il faut compter entre 1 euro et 1,50 euro l’emballage», selon elle. Avec 35 couverts par jour et 21 jours ouvrés par mois, la facture risque de grimper pour qui veut lancer la mode du doggy bag.

Pas très grave pour la jeune restauratrice. « D’ici octobre-novembre, je lance la vente à emporter et avec les emballages ! », lance t-elle, enthousiaste. « J’ai une clientèle haut de gamme, type médecin, avocat et je dois leur permettre de manger sur le pouce. » Face à ce type de public, pas de gêne donc avec le doggy bag ? « Absolument», assure la jeune femme. A partir du moment où l’on a payé son repas, je trouve normal de l’emporter. D’autant que mine de rien, le doggy bag ou plutôt le doggy wine existe aussi. « Dans les grands restaurants, on propose aux clients de récupérer la bouteille de vin ou de champagne entamée, relève Nabila Dupré. Surtout quand la bouteille coûte 100 euros… »

Autre argument pointé par la jeune femme, le gâchis alimentaire : « J’ai horreur de jeter la nourriture ». D’où l’idée pour elle de développer le concept. Quand on sait que les déchets de la restauration commerciale et collective représentent 10% des déchets ménagers en France (1), le doggy bag apparaît comme une piste à explorer. Restaurateurs, et si vous lanciez une tendance ? Et écolo, en plus…

Nadia Moulaï

(1) La gestion des déchets de la restauration en France : état des lieux, 2000, ADEME Editions, réf. 3418, 200 F (soit 30,30 euros).

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