Géolocaliser son enfant: fausse bonne idée ?

Qui n’a jamais eu peur de perdre son enfant dans un magasin pendant les courses ? Ces petits êtres haut comme trois pommes sont peu visibles et très rapides. La solution pour les retrouver rapidement peut se trouver dans un simple GPS. Par Mélanie Fevre.

Cet outil permet de géo-localiser son bambin en temps réel. Surprotection des parents, non-respect de la vie privée ou au contraire bon sens, cet outil peut-il trouver sa place en France ? Il y a les « pour » comme Marie, jeune mère : un enfant ne voit pas toujours le danger. Au lieu de les empêcher de vivre leur vie en les enfermant à la maison, ils peuvent partir plus souvent car les parents sont plus sereins ». Et il y a les « contre » comme Pierre, qui s’offusque de ce dispositif : « Les enfants ne sont pas la propriété des parents. La prochaine étape, c’est la laisse ? ».

Comment ça fonctionne ? L’enfant est équipé d’un émetteur, et les parents, du récepteur ou bien d’une application  sur leur téléphone portable. Par exemple, le GPS baptisé « Little Budy » du groupe Américain Best Buy, fonctionne avec une sorte de clé USB à remettre au petit aventurier. Ensuite, les parents s’inscrivent sur le site et y enregistrent l’objet. Ils peuvent aussi délimiter des zones de sureté que l’enfant ne doit pas franchir : pratique pour les familles qui vivent dans des maisons avec jardins ou dans des résidences ; mais aussi pour les écoles ouvertes sur la rue (nous avons tous en mémoire l’exemple de ces bébés qui s’étaient faits la malle de leur crèche dans le Sud de la France) Un pas en dehors de ces lignes et un e-mail d’alerte prévient immédiatement les adultes.

On retrouve ce type de GPS sous différentes formes et prix. Il y a la clé USB dont le prix s’élève à 100 $, rajoutez à cela 14, 99 $ d’abonnement mensuel. On le retrouve également en format porte clé, une carte Sim y est incorporée et vous pouvez faire une demande de localisation à tout moment par SMS. Le coût s’élève à environ 130 € pour l’objet plus le coût des SMS. On peut l’acheter aussi sous forme de bracelet-montre, qui, disons le, fait étrangement penser au bracelet des prisonniers en liberté surveillée…

Comment peut-on oser mettre ce bracelet de surveillance sur un enfant ? L’idée même peut choquer, mais halte à l’hypocrisie. De nombreuses personnes ont déjà commencé à suivre leurs enfants sans vraiment l’admettre. Comment ? En fournissant un téléphone à son chérubin pour pouvoir le joindre à tout moment, les parents commencent ainsi à suivre leur enfant. Selon une étude du MRI (Mediamark Research and Intelligence), les enfants de 6 à 11 ans seraient 20% à posséder un portable. Grâce à une application sur Iphone, le papa ou la maman peuvent dorénavant situer sur une carte où se situe (l’Iphone de) sa progéniture. Faire croire que l’on a cédé aux caprices peut avoir ses avantages.  Il sera bientôt possible de suivre son enfant via Facebook si vous êtes « ami » avec lui. Il suffit pour cela qu’il accepte de divulguer ses données de localisation pour qu’il soit repéré.

Et vous aimeriez-vous suivre votre enfant ? Pensez-vous que cela puisse résoudre le problème des enlèvements ? Cela pose un souci de respect de la vie privée mais certains parents n’ont pas attendu d’avoir ce type de GPS pour pister leur chère tête blonde.

Et pour ceux qui ont fait l’acquisition d’un  traceur, ils peuvent toujours l’utiliser pour la voiture, en cas de vol, ou encore le « tester » sur l’animal de compagnie fugueur en attendant de prendre une décision en son âme et conscience.

Mélanie Fevre

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