Ces parents qui sont contre les vaccins

La campagne de vaccination contre la grippe A bat son plein. On annonce des milliers de morts, la peur est au rendez-vous et les longues heures de file d’attente devant les centres de vaccination n’arrêtent pas les parents persuadés de l’efficacité de ce vaccin. Pourtant, en parallèle, un sondage CSA de novembre dernier affirme que 76 % des Français ne comptent pas se faire vacciner, et ce, malgré les invitations répétées, les petits coupons envoyés par courrier et la conférence de presse commune de Roselyne Bachelot et de Brice Hortefeux.

Mais à côté de la grippe A, d’autres vaccins sont plus que conseillés : ils sont obligatoires. Ainsi, Prévenar ou ROR sont des noms bien connus des jeunes parents qui voient les rendez-vous de vaccination puis de rappel marquer les premières années de leurs enfants. Tous les parents ? Non, pas tous. Notamment, certains convertis à la parentalité ont décidé de pousser leur mode de vie « nature » à l’extrême, en refusant les vaccins.

« Je refuse tous les vaccins ! »
Maman d’une petite Nine, Amelle a 34 ans. Chef de produits dans l’agroalimentaire, elle est loin de la caricature de la mère anti-vaccins telle qu’on se l’imagine. Dynamique et moderne, elle a pourtant fait le choix de se passer du vaccin contre les oreillons, entre autres. Ses arguments ? « Le vaccin rend malade pour rien. Injecter un produit chimique dans mon bébé, beuh ! Très peu pour moi. Plus personne ne meurt des oreillons de nos jours ! », affirme-t-elle avec certitude, en expliquant que sa fille a peu de chances d’être contaminée puisque 90 à 95 % des autres enfants sont vaccinés. Nous avons rapporté ces propos à une pédiatre, qui a évidemment bondi : « C’est inconscient et irresponsable ! tonne-t-elle. Les oreillons, c’est une maladie virale qui s’en prend aux glandes salivaires de l’enfant. Le virus ourlien est extrêmement douloureux pour l’enfant, aucun parent ne voudrait voir souffrir son bébé. De plus, s’il l’attrape à l’âge adulte, les conséquences sont dramatiques. » On parle entre autres de stérilité chez les hommes.

Pas de vaccin, pas d’école
Outre les conséquences médicales et personnelles, l’absence de vaccin peut avoir de nombreux autres effets. Par exemple, la petite Nine n’aura pas la possibilité de s’inscrire à l’école maternelle en l’état. Carole B., employée au service affaires scolaires d’une mairie des Hauts-de-Seine, explique : « C’est le règlement. Nous sommes tenus de vérifier qu’a minima les quatre injections de vaccination obligatoires aient bien été faites avant l’entrée en maternelle. Si elles ne le sont pas, nous n’acceptons pas les enfants, tout simplement. » C’est ainsi que plusieurs familles se retrouvent sans école maternelle. « C’est tout de même, hors le règlement, une question de salubrité et de santé pour les autres enfants et pour les enseignants ! Nous ne pouvons pas laisser entrer à l’école des enfants qui sont des réservoirs de virus potentiels », souligne-t-elle.

Des conséquences lourdes
Pour l’école maternelle, il n’y a aucun recours possible, la mairie étant seule décisionnaire et l’école n’étant obligatoire qu’à partir de 6 ans. Alors, après 6 ans, plus de vaccin obligatoire ? « Nous sommes obligés d’inscrire tous les enfants de 6 ans et plus », explique Anya, d’un  IUFM de Bourgogne. Laquelle insiste sur les dommages collatéraux : « Si un parent ne vaccine pas son enfant, nous ne pouvons pas ne rien faire. Ne pas faire vacciner son enfant, c’est ne pas lui apporter les soins minimums et nécessaires, c’est donc considéré comme une négligence parentale très grave. C’est une forme de maltraitance. Si un enfant est présenté sans ses vaccins à jour, nous sommes obligés de faire un rapport aux services sanitaires et sociaux pour le signaler. Ensuite, c’est à eux de mener leur enquête… »

Maladies, action juridique, enquête sanitaire et sociale contre les parents : ne pas faire vacciner ses enfants peut donc avoir de graves conséquences. Mais Amelle a choisi en toute conscience de prendre ces risques et de les faire prendre à sa fille : « Que fait-on des vaccins intoxiqués au mercure, comme l’an dernier aux USA ? » Paradoxalement, si en France quatre vaccins sont obligatoires, il n’en est pas de même partout en Europe. Ainsi, nos voisins de Grande-Bretagne ne rendent obligatoire que le BCG, sous certaines conditions, et en Espagne, aucune vaccination n’est obligatoire. Ne doutons pas que le sujet sera bientôt mis sur la table par les députés européens.

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