La crise aura-t-elle un impact sur la natalité ?

La crise économique aura-t-elle un impact sur la natalité ? C’est la question que nous avons posée à Corinne Maier. Psychanalyste, auteur, entre autres,  elle a été surnommée par me New York Times « l’Héroïne de la contre-culture française » ...

Il faut, tout d’abord, garder son calme et sa raison. Vous devez une somme, c’est tout, c’est la vie. Huissier est un métier. Rien de plus ; comme dans tous les métiers, vous pouvez rencontrer des gens formidables comme de simples ordures. Un huissier est simplement chargé du recouvrement de créances, à l’amiable ou judiciaire, ou de l’exécution des décisions de justice. Déjà sous l’Antiquité, il existait sous le nom d’executore, exécuteur. Mais alors, pourquoi la simple évocation de cette profession fait-elle se dresser les cheveux sur la tête ?

Hector, 58 ans, peintre, est, à son grand regret, un habitué des huissiers. Il nous explique : « En 1995, je me suis rendu compte que je connaissais 10 % des huissiers de Paris répertoriés sur l’annuaire qui, tous, à un moment ou à un autre, m’avaient harcelé. Eh bien, un seul avait été incorrect. » Laurence, 39 ans, en rajoute : « J’étais en conflit avec un huissier et, en même temps, mon ancien mari ne payait pas la pension  alimentaire ; j’ai été amenée à expliquer ma situation et l’huissier qui me poursuivait m’a donné des conseils très judicieux. » L’huissier vu comme un vautour ou comme un vampire, ce n’est donc pas toujours réaliste. Un huissier peut vous aider, aussi, à défendre vos droits, qui que vous soyez : aujourd’hui vous êtes poursuivi mais demain, peut-être, aurez-vous des droits à défendre.

Les huissiers de justice de Paris sont bien conscients de l’image qu’ils renvoient, c’est pourquoi ils ont lancé une campagne, « Soyez sympa, envoyez un huissier à un ami », accompagnée du site événementiel soyezsympa.com. L’idée est de faire croire à un ami qu’il est poursuivi par un huissier – pas certain qu’il apprécie – mais, au-delà, d’expliquer quelles fonctions un huissier peut avoir dans la vie quotidienne. Droit de la famille, locataires mauvais payeurs, recouvrement, tous les thèmes sont couverts. Justement, une société de recouvrement ne doit pas être confondue avec un cabinet d’huissiers de justice : si le second peut faire office de premier, l’inverse n’est pas vrai !

Armand R. a travaillé des années comme huissier de justice. « Premier et essentiel conseil : ne faites pas l’autruche. Écrivez. Ne téléphonez pas. Écrivez et gardez, évidemment, le double de ces courriers. Tout silence augmente les frais ! » Comme tout le monde, les huissiers ne supportent pas qu’on les ignore. Alfredo, 28 ans, designer, nous dit que la seule « engueulade » qu’il ait reçue d’un huissier était due à son absence de réponse. « La discussion financière s’était très bien passée », précise-t-il. Noël, de Saint-Quentin, aime raconter cette anecdote : il avait sympathisé avec un employé d’un cabinet d’huissiers en attendant leur procès ; ils s’étaient mis d’accord avant même de passer devant le juge, qui n’en revenait pas de leur entente.

« Ensuite, poursuit Armand, ne les croyez pas toujours sur parole. L’écrasante majorité des huissiers est composée de gens avisés et scrupuleux mais… certains n’ont aucun scrupule. Ne cédez jamais au chantage ni aux menaces. » Indiquez donc toujours que vous envoyez double de votre courrier à votre association ou syndicat de consommateurs (excellente raison pour y adhérer !). Si vraiment vous pensez à des exagérations sur ces méthodes parfois menaçantes – souvent au bluff –, contactez les syndicats interdépendants des huissiers. Ils sont garants du fonctionnement équitable de la profession et n’hésitent pas à intervenir. Mathilde se souvient que cette intervention a abouti au remboursement d’une somme perçue à tort.

Ce que demande l’huissier, appelé communément « frais », constitue ses émoluments ; ils sont progressifs (curieusement, plus chers pour les « petites » opérations) et évolutifs. Ils sont à la charge du client. Raison de plus pour contacter rapidement l’huissier. « J’ai déjà dû payer 140 euros pour une somme due de… 18 euros ! Des analyses dans un laboratoire… », se souvient Laurence. Hector, lui, enregistre un record de plus de 3000 euros de frais, réclamés suite à une saisie de loyers impayés. « Je l’ai encore là », dit-il en montrant sa gorge.

Attention : les documents reçus sont souvent alarmistes. Ne vous affolez pas tout de suite ! « Surtout, ne confondez pas un commandement de payer (qui n’est pas une décision mais un ordre auquel il vaut mieux acquiescer) et une décision de justice », précise Armand. Enfin, ne jamais oublier (et ne pas hésiter à leur rappeler) qu’un huissier est un huissier de justice. De justice !

Alice Buckler

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